De Baden-Powel à l'AGSE Cavalerie
La cavalerie de façon circonstancielle permit l’élaboration du scoutisme et fut de cette façon à son origine.
Le Colonel Baden-Powell (B-P), était officier de la cavalerie dans les armées de l’Empire britannique, et c’est en son sein et à la faveur de ses expériences qu’il élabora les principes fondateurs du scoutisme.
En premier lieu, lors de la guerre contre les Boers, il a créé comme principe tactique des unités d’éclairage à cheval (scouting units) qui finissent d’ailleurs souvent leur reconnaissance à pied, pour informer les troupes de lignes et préparer leurs interventions. Il en développa une sorte de philosophie de l’éclaireur militaire, qui a un sens accru de l’observation, trouve des pistes, découvre les habitudes pratiques ou culturelles d’adversaires et de populations locales, sait bivouaquer confortablement, et travaille de façon autonome en s’accommodant de la nature.
Par la suite, il mit en place, une Police montée Sud Africaine aux confins du monde civil et militaire, semblablement à la Gendarmerie Royale du Canada (Royal Mounted Police), et à la Gendarmerie française jadis Maréchaussée de France. A cette occasion, il définit une tenue dont il tira plus tard l’essentiel de l’uniforme scout dont le chapeau quatre bosses.
Enfin, c’est aussi pendant cette période de sa vie et au sein de sa cavalerie, qu’il constata les manquements éducatifs tant chez « les ducs » que « les maçons ». Il prit ainsi conscience de l’importance de l’éducation de la jeunesse, tandis que son intuition du « Scouting for boys » – que l’on pourrait traduire par « comment les garçons peuvent être des Eclaireurs » – et qui fut le titre de son premier livre sur le sujet, fut l’évident levier que lui révéla le siège de Mafeking.
Rentré en Angleterre, et découvrant en métropole, les errements de la jeunesse, B-P précisa sa pensée sur le scoutisme comme mouvement distinct de l’Armée y compris de ses cadets (Army Cadets qui existent toujours aujourd’hui), le définissant à la fois comme une sorte d’ordre chevaleresque chrétien lié au service de la Cité et des autres, et pour y parvenir, comme mouvement éducatif qui amène les jeunes vers l’âge adulte.
La notoriété de B-P comme héros national depuis le règne de la Reine Victoria lors du siège de Mafeking, et comme auteur d’une méthode éducative citée plus haut et qui fut un vrai succès de librairie dans tout l’Empire, inspire le Roi Edouard VII. Ce dernier qui avait eu une vie tumultueuse avant sa montée sur le trône est soucieux de l’oisiveté de la jeunesse de sa nation. Il demande à B-P, devenu Inspecteur Général de la Cavalerie de quitter définitivement l’Armée pour s’occuper exclusivement du scoutisme.
Créer et faire vivre une cavalerie scoute, en outre de renouer avec les fondations historiques et culturelles, est une aventure pour aujourd’hui : redécouvrir une équitation collective et d’extérieur, adapter la pédagogie scoute et les activités avec la présence périodique d’animaux vivants et de taille respectables, répondre avec prudence et audace aux sollicitations qu’encouragent le cheval, se former techniquement et dans diverses directions pour y parvenir. Avoir le souci, comme tout scout ou guide, de n’être dans cette technique scoute particulière, qu’un moyen différent d’évangélisation et d’éducation de nos jeunes concitoyens. Enfin, tisser un réseau d’amitié avec des professionnels équestres n’est rien moins qu’un défi à relever.
Alain C.